lundi 15 décembre 2008

Lola Montes, de Max Ophuls

Sisi au cirque +++

Lola Montes est un film totalement déprimant, qui est en équilibre curieux entre une forme "d'époque Technicolor", jupon et décors de studios de carton pâte, et une violence sociale totale à l'encontre d'un individu sans fortune, sans réseau et de sexe féminin pour couronner le tout.

Lola Montes fait rire dans sa déchéance et il y a foule au cirque pour la voir se repentir, se dévêtir, et faire des acrobaties. Elle même s'est tirée d'une jeunesse minable par des intrigues minables, qui l'ont amenée jusqu'à être la maîtresse de Louis de Bavière. En tant que féministe on peut lui reprocher de s'être "vendue", mais c'est un faut débat. Celle qui est sans classe se vend pour ne pas être vendue par quelqu'un d'autre (en l'occurrence sa mère qui veut lui faire épouser un barbon), et tente ainsi de se ré approprier sa liberté.

Magnifique réflexion sur la rumeur, ou le décorum a toujours la première importance, Lola Montes traite de l'importance des récits, de la construction des mythes, et de leur déconstruction, la courtisane devient la traitresse, et doit fuir le pays comme une paria.
Ophuls montre une femme systématiquement emprisonnée, dans un carrosse, derrière un fenêtre, dans un escalier et qui dit que la captivité est un état permanent dont elle n'a jamais pu se sortir, sans grande compassion.

C'est un beau film.

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