samedi 30 mai 2009

17 ans encore, de Burr Steers



+ La revanche du geek

Mike O'Donnell, raté de 35 ans, perd son boulot mais retrouve son corps d'adolescent. Personne ne le sait, surtout pas sa femme qui vient de le quitter et ses enfants qui ne lui adressent plus la parole, sauf son meilleur ami Ned Gold. 20 ans plus tôt, Ned était le genre de mec à finir jeté dans une poubelle par l'équipe de foot. Aujourd'hui, il fait la grasse matinée et compte ses dollars grâce au succès d'un logiciel révolutionnaire.

Les quiproquos liés à la nouvelle situation de Mike, joué à l'âge adulte par Matthew Perry (ça sent la fin de carrière à la Winona Ryder dans Star Trek), servent de base comique au film. Mais pour réussir une comédie, il faut un second rôle fort. Ici, le roomate bilingue en elfique et adepte de la mystery method remplace avantageusement le quarterback obsédé sexuel, le noir de service ou l'homo sarcastique.

On vit dans un monde capitaliste. L'argent donne de la valeur aux gens. Bill Gates et Internet sont passés par là donc le geek n'est plus condamné à finir informaticien célibataire. Les succès de 40 ans, toujours puceau ou du rigolo sitcom The Big Band Theory le prouvent: il est même en voie de coolisation. Que de chemin parcouru depuis Sauvez par le gong et ses nerds à bretelles!

Dans 17 ans encore, les filles -les jeunes en tout cas- veulent croquer le minois de Zac Efron (inconstestable présence) mais les garçons veulent cambrioler la maison de Thomas Lennon (aussi très drôle dans le prochain I love you, man), son masque corynthien, ses sabre-lasers et son lit en forme de...non, je laisse la surprise mais ouah, quel lit!
Maverick

jeudi 28 mai 2009

District 9/ Des aliens, du viral, du cinéma !

C'est le futur, ou la réalité alternative.
Les ET sont là mais on ne les aime pas, on est comme ça nous les humains, on a peur des autres.

LA MNU Multinational United, énorme consortium militaro-industriel, curieusement brandé aux couleurs de l'ONU recrute à mort et se targue de maintenir notre sécurité (voir le site).
Mais tout le monde n'est pas d'accord pour qu'on discrimine les Aliens, à commencer par eux, qui sont persécutés par le MNU. L'un d'entre eux tient un blog, en language d'Alien mais on peut le traduire (ça c'est rudement cool), donne de ses nouvelles, car les résistants et leurs amis se cachent (voir le blog).

Voilà l'environnement créé pour le Disctrict 9, le film de Neill Blomkamp. Je trouve ça très malin. Alors on peut regretter que les deux sites soient regroupés sur le site du film, mais le dispositif est vraiment très immersif. J'ai même signé la pétition pour l'égalité de droit de aliens...

Et pour en rajouter une bande annonce façon docu-enquête avec des vrais gens. On pense à la série V mais on est déjà bien au delà, voilà qui donne envie d'y aller...

mercredi 27 mai 2009

Pour comprendre à quoi servent et comment fonctionnent les réseaux sociaux

Hey Jude ! par T mobile.

T mobile, qui faisait danser dans les gares, fait chanter dans les rues.
Encore un happening frais et marrant.

mardi 26 mai 2009

Travail, famille et patrie chez Telemarket.

Quel joli mail j'ai reçu tout à l'heure, de mes amis de chez Telemarket, qui, à l'approche de cette sombre blague pétainiste qu'est la fête de mères, m'envoient un mail "libérez les mamans".
Accroche : offrez lui la liberté !
Offre : 329 euros l'aspirateur nucléaire, du jamais vu, même pas à la TV.

Youpi !!! On va passer l'aspirateur plus vite il nous restera du temps pour nettoyer la salle de bain. Cela fait des années que Moulinex ne signe plus "Moulinex libère la femme", il y a bien une raison à cela, mais chez Telemarket, on y va avec ses grosses pattes moches pleines de cœurs.

Libérer la femme c'est arrêter penser qu'elle a le gène du ménage, le goût des aspirateurs, l'envie des gants en latex, la passion des détergents, l'intérêt pour les éponges et l'âme sensible à la serpillère. Etre une femme ce n'est qu'être un mère et s'occuper de son chez soi.

Souvenez vous des motifs de désaccord entre le couple dans le père de la mariée (Remake du film de Minelli), dans la version de 1992, avec le très funky Steve Martin : la fiancée était vexée de recevoir un mixer, elle commençait à se demander si elle et son futur partageaient la même vision du couple. Qu'on ne nous dise pas que c'est nouveau tout de même !

Revoyez l'extraordinaire film publicitaire Beware the Dog House, qui vous réconciliera avec la pub, en attendant qu'on en arrive vraiment là.

lundi 25 mai 2009

Anges et démons, de Ron Howard

+ Dépliant touristique

J'avais vraiment envie de ne pas aimer le film. Da Vinci Code m'avait ennuyé, Tom Hanks ne s'en sortait pas dans son rôle d'universitaire décontracté et les cours de théologie passaient mieux dans les bouquins. Comme prévu, la suite est longue et invraisemblable, Tom Hanks ne s'en sort pas beaucoup mieux et les dialogues pèsent lourd. Et pourtant, j'ai passé un bon moment à chercher les statues du Bernin dans les rues de la Ville Eternelle.
Même reconstitué par ordinateur, ça a l'air très beau Rome.

vendredi 22 mai 2009

Toute l'histoire de mes échecs sexuels, de Chris Waitt

Mélancolie du mâle occidental. 1. +

A Chris Waitt, remerciements de la part de la gente féminine.

Chris Waitt, je t'informe ici que tu as signé le décret de condamnation de ton espèce.
T'as cru qu'on allait marcher dans ton histoire de type qui enquête sincèrement sur les raisons pour lesquelles ses ex-copines l'ont largué. Qui passe du looser /connard au type qui finit péniblement à se mettre à l'écoute des femmes pour enfin pouvoir résoudre ses problèmes d'érection et trouver l'amour.

T'as cru qu'on allait se dire, ben oui, les hommes, c'est pas de leur faute, pourtant ils essaient dur d'y échapper à leur condition d'êtres stupides, égoïstes, et procrastiniens (et sale dans ton cas).

Tu as cru jeter aux femmes une piécette pour remettre 10 euros dans la machine enrayée des belles paroles. J'en ai pour preuve la fin façon "chaque pot à son couvercle" digne d'une mauvaise comédie romantique que tu nous as trouvées pensant que ça allait nous rassurer.

Alors écoute moi bien, Chris Waitt, tu es la faille dans le dispositif, tu t'es cru malin, tu ne l'es pas. C'est dommage parce que ton film est parfois marrant et burlesque. Les autres hommes te pendront pour sûr. Grâce à toi on sait désormais que vous savez ce qui ne va pas, que vous savez qu'il faut être à l'heure, que vous savez que c'est moche de ne pas rappeler, que vous ne lisez pas les notices des médicaments, que vous avez besoin de maman à 35 ans, que vous ne pensez qu'à votre performance, que vous faites plus confiance à 5 mecs bourrés dans la rue qu'à une femme diplômée et experte. Que vous en êtes CONSCIENTS. Jusqu'ici le doute raisonnable nous avait empêché d'agir.

Maintenant que t'as lâché le morceau, on va sortir les fourches. Merci mec.

jeudi 21 mai 2009

Millenium, de Niels Arden Oplev

++ Mais qui a tué Harriet Vanger?

Quiconque a déjà préparé un exposé en 5ème sait forcément ce que l'on ressent pendant ses recherches. Toutes ces notes un peu partout, ces heures à la bibliothèque, ces bouquins qui traînent sur le bureau, ces doutes qui envahissent, ces pauses-goûter, ces stylos qu'on perd, ces heures à ressasser ses résultats, à la limite de l'obsession. Millenium suscite exactement le même plaisir.

Le personnage principal, un journaliste sans reproche (membre de la corporation flic/détective privé/avocat et de tout ce qui peut mener une enquête), garnit son mur de photos, les observe, renonce et soudain, aperçoit ce détail qui lui échappait jusqu'ici. Sa camarade, gothique cernée par la violence, feuillette des archives et comprend. Le spectateur sait bien que ça va arriver (un peu comme un bisous dans une comédie romantique) mais l'association d'associaux ajoute au kif de voir le mystère s'éclaircir devant ses yeux.

Millenium ne va pas jusqu'à égaler l'intensité de l'obsessionnel Zodiac, la référence du genre. Là où David Fincher trouvait la fin idéale, Niels Arden Oplev n'arrive pas à éviter le gros écueil du genre : la déception après l'attente. Ça prouve au moins que jusqu'à la dernière demi-heure, il a su créer le climat qu'il fallait.

En parlant de climat, preuve est faite depuis Insomnia que le froid sec vaut au moins autant que la chaleur poisseuse question ambiance. Ca tombe bien, on est en Suède.

La dernière maison sur la gauche, de Dennis Iliadis

+ Maison rénovée

Ce qui faisait la saveur du film original, c'était son côté poisseux. L'ensemble créait une sensation de malaise comme rarement vue au cinéma. Jeu, lumière, mise en scène, le remake est incontestablement meilleur et efficace. Mais le malaise a disparu de l'écran comme le remake disparaît des mémoires environ 12 minutes après la séance.

Incognito, de Eric Lavaine

+ Gagne à être connu

L'étonnante fraîcheur de Bénabar, le numéro habituel de Dubosc, le sourire charmeur d'Anne Marivin et le"T'es de Bonn, toi" de Jocelyn Quivrin à une jolie Allemande, moi ça me va.

Maverick

Le missionnaire, de Roger Delattre

- Pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font

Ceux qui défendent vaille que vaille le cinéma français auront du mal cette fois-ci. Car si le fond œcuménique est inattaquable, le reste ne relève pas du 7e Art. Du jeu d'acteurs aux dialogues en passant le village aux gentils gendarmes, on est plutôt un samedi soir sur France 3.

Dragon Ball évolution, de James Wong

-- Par ici, les pigeons

Intérieur/ jour Un gratte-ciel quelque part à Los Angeles


Un homme, la démarche assurée, pénètre dans une pièce avec des murs décorées d'affiches de films. Au fond, un vaste bureau posé devant une grande baie vitrée donnant sur les collines d'Hollywood. Entre le bureau et la fenêtre, un homme en costume Armani lit un dossier siglé 20th Century Fox.


L'homme à la démarche assurée
: J'ai une idée pour Dragon Ball.

L'homme au costume Armani
: Il était temps. Ca fait 20 piges qu'on a les droits. Alors?

L'homme à la démarche assurée: Justement, c'est ça le truc! Ca fait tellement longtemps que les fans attendent qu'on peut faire ce qu'on veut, ils viendront quand même. T'imagines? Leur dessin animé culte enfin au cinéma! Pour n'importe quel ado des années 90, Dragon Ball, c'est un souvenir de dingue. Les combats dans les airs qu'ils imitaient dans le jardin, les discussions à la récré...C'est leur enfance. Et en vieillissant, un ado fait comme tout le monde: il devient nostalgique.

L'homme au costume Armani: Et ça va me coûter combien cette affaire?

L'homme à la démarche assurée: Pas cher! On en fait une teen-comedy. San-Goku est un ado à problèmes mais avec des talents cachés. Et puis, il y a cette fille qui lui plaît. Ce genre d'histoire, ça fédère. Je le sais, on l'a déjà écrite 100 fois. On s'arrange pour que San-Goku soit un Blanc beau gosse vu que c'est le héros. Et on lui trouve une pépée aux yeux bridées. Pour les Américains, ça fait exotique et puis, ça évitera de se fâcher avec les Japs. On rajoute 2-3 effets spéciaux à la con et on s'arrange pour pas faire plus d'1h30 et c'est plié. De toute façon, on pourra pas faire pire que la Légende des 7 boules de cristal. Un machin philippino-taiwanais de 89, t'imagines?

L'homme au costume Armani
: Ouais mais si c'est naze - et ça a l'air naze , ça va pas marcher. Et moi, je voudrais bien en faire une franchise de ce truc. T'as vu comment la Warner se gave avec Batman et Harry Potter?

L'homme à la démarche assurée
: T'inquiète. On met tout sur le dos du réal. Et après, on lance une suite en disant qu'on va tout faire mieux. Les mecs, ils ont toujours pas compris qu'un rêve de gosse, ça pourra jamais devenir une réalité d'adulte. Ils ont tellement envie de voir leur dessin animé en vrai qu'ils vont y retourner.
L'homme au costume Armani: C'est vrai qu'ils en seraient capables ces cons.

Les deux producteurs se regardent et éclatent d'un rire complice. *

Maverick

* Depuis, le film a récolté à peine 8 millions de dollars aux Etats-Unis et attiré 300000 spectateurs en France. Soit peu.

lundi 18 mai 2009

Happy birthday Maverick !

Rachel se marie, de Jonathan Demme

Les 7 familles ++

De l'œuvre de Jonathan Demme, c'est sans doute Le silence des agneaux qui passera la postérité. Et c'est très bien comme ça car c'est un super film. Déjà dans les années 1990, Hannibal remuait ses raisonnements tortueux dans l'enfance de Jodie Foster, redonnant à la psychanalyse son premier grand rôle-titre au cinéma depuis La maison du Docteur Edwardes. Alors quand Demme plonge la caméra dans le marasme des traumatismes familiaux, ce n'est pas si étonnant, même si, pour être juste, il lui crée une esthétique très spécifique, verdâtre et réussie.

Rachel se marrie, film ultra pathétique sur les névroses familiales, s'en sort plutôt bien.

Ce n'était pas gagné car Anne Hathaway dans le rôle-affiche est inégale, parfois très juste, et parfois dans un surjeu pénible qui convient mal au genre "indépendant et intimiste". Le scénario est bien écrit, la caméra bancale est intégrée assez habilement (on est en plein préparatif de mariage ou en plein mariage. Du coup, le spectateur trouve cela assez normal), et c'est très bien joué. Demme se balade dans les regards des enfant devenus grands vers les parents devenus vieux avec beaucoup de dureté et de tendresse en même temps.

Rachel se marrie complète très bien Les 7 jours, Un conte de Noël, L'heure d'été. La recherche occidentale cinématographique triture la souffrance familiale avec plus ou moins d'aigreur, de process scientifique, d'envie goulue de catharsie.

Ici, la famille américaine modèle progressiste en prend pour son grade. Car elle ne peut se soustraire aux drames nés dans la famille. Un constat qu'il est bon de faire de temps à autre. Régurgitation des individus où certains cherchent malgré tout le bonheur. On y passe pas forcement un bon moment même si on est content d'y être allé. La famille quoi !

lundi 11 mai 2009

Gaby, oh gaby!

Je remercie Ripley pour son hospitalité.
De mon côté, j'essaierai le plus souvent possible de faire aussi bien qu'elle et lui:



Ma petite entreprise, connait pas la crise...



Le ciné de Gabriel
double ses effectifs et souhaite la Bienvenue à Maverick pour parler de films et du reste. Vous y gagnerez en culture cinématographique, en métaphores sportives, en films d'horreur et en teen movies. Mais pas seulement.

Ripley (et oui c'est pour ça que je signe les posts maintenant).

Star Trek, de J.J. Abrams.

Cinéma sans frontière +++

Star Treck est le meilleur film de l'année pour l'intant. Et JJ. Abrams livre une épopée éblouissante de 2h 08.

Souvenez-vous. Dans Tonnerre sous les tropiques, Ben Stiller rendait déjà hommage à la mythique série de 1968, galvaudée ensuite, tournée en dérision souvent, mais adulée dans le monde entier.

Abrams est le fils de Star Treck, l'homme qui a compris, digéré et amélioré les 2 piliers de la série : faire rêver souvent et divertir, toujours. Il applique cette devise à son film, mais elle peut aussi être l'étendard d'un certain cinéma américain, celui d'Iron Man, par exemple, qui veux aller toujours plus loin sans complexes, dans un souci infini de faire toujours mieux, animé par l'idéal du divertissement.

L'analogie avec ce qu'est Star Trek en fait de mythologie Nord Américaine va très loin. Star Trek reprend le mythe de la frontière américaine pour en faire une ambition galactique, animée par un souci de paix. Starfleet c'est le contraire de l'ONU, c'est une organisation interplanétaire qui fait régner la paix, une organisation qui efface les particularismes d'êtres verts, blancs ou pointus des oreilles. Une organisation qui sacrifie les plus doués pour la paix du plus grand nombre, et qui use de violence quand nécessaire.

Nous voici à l'heure du renouvellement permanent, car c'est la rencontre entre les personnage mythiques, encore jeunes, colériques, pleins de leurs enfances. Mais lorsque les méchants venus du futur disent connaître la tête du capitaine Kirk d'un livre d'histoire, le caractère mythologogique est admis.

Le mythe existe toujours, la question, pour J.J Abrams, qu'est qu'on en fait ?

On peut modifier le cours des événements mais pas le fond, l'amitié par exemple, bien au delà des dommages causés par les voyages alliant l'espace et le temps. La totale humanité de cette épopée contribue à sa dimension mythique. Abrams accepte cela, joue l'humour, l'humain;les deux hommes (Spock et Kirk) seront amis dans des réalités alternatives. L'espace, comme le cinéma s'explore au delà de la notion de temps et de réalité fixe, c'est ce qui rend la frontière si poreuse, si lointaine et si séduisante.

Cette morale serait sans doute cul-cul si elle n'était pas parfaitement conforme à l'esprit de Star Trek. Et si elle n'était pas servie par deux heures magnifiques. Avec un début comme une fin, des attaques époustouflantes, des vaisseaux qui feraient passer Star Wars III pour un film croate, et l'on retient son souffle quand le silence se fait, dans l'espace. Les acteurs s'en donnent à cœur joie et le plaisir de se frotter au mythe est palpable, leurs costumes sixties ne cachent pas l'actualité merveilleuse de cette envie de voguer toujours plus loin.

Star Trek est un mythe populaire et gigantesque. Abrams se prend pour Homère. Et ça file à la vitesse de la lumière.

Ripley.

Good Morning England, de Richard Curtis

Soup Opera -

Ingrédients (pour public aussi large que possible) :

1 Réalisateur anglais à succès.
5 acteurs grandes gueules internationalement identifiés "comédie anglaise".
+ 1 ou 2 acteurs grandes gueules internationalement identifié "comédie américaine".
1 Thème qui mette tout le monde d'accord : ici, le Rock and Roll c'est cool (variante : la guerre c'est mal)
30 bons Tubes des Kinks, des Stones (Let's spend the Night together, You really got me...)
1 grosse louche de nostalgie de l'époque du jouissez sans entrave, où l'on fumait des joints.
1 quantité significative d' humour scato brittish
1 Kenneth Branagh.

Préparation :

Répartir blagues et des chansons, et acquérir ainsi la sympathie du public très vite pour les DJ pirates contre les méchants membres du gouvernements.
Attention, on doit bien voir que le Kenneth Branagh fait une composition de méchant coincé.
Rajouter un peu de de pathos familial : 1 jeune qui cherche son père avec un "father and son" de Cat Stevens.
Piquer quelques plans réussis et oniriques (et un peu de bande son aussi ) la Vie Aquatique.
Galvauder le titre de Good morning Vietnam, histoire qu'on comprenne très vite de quoi ça parle. Rajouter quand même au cas où, plein de surimpressions pour expliquer au début et à la fin de quoi ça parle.
Jouer sur la fibre ado et libertaire, caricaturer le rock et son esprit, laisser mijoter jusqu'à obtenir autant d'aspérités qu'un programme TV présenté par Patrice Laffont.

Bon appétit !

Écœurant de bons sentiments, ce plat ravira sans doute ceux qui n'aimaient pas le Rock il y a 40 ans et qui, aux vues de la musique électronique, décident d'une tardive rébellion des cœurs et de l'esprit. Ça va guincher !

Recette postée par Ripley.

jeudi 7 mai 2009

Chéri, de Stephen Frears

Un anglais et des américains à Paris -

Stephen Frears est un type talentueux à bien des égards. L'une de ses qualités est de savoir faire du splendide et sérieux (les liaisons dangereuses restant son chef d'œuvre), mais aussi du léger de grande qualité, c'est le cas par exemple de Haute Fidélité. Après cette introduction sincère mais visant à atténuer l'idée générale du post, il faut bien dire que Chéri est très décevant. A cause de cette totale incapacité du film à se situer dans un registre, entre deux registres, dans une idée, un parti-pris...

Frears balade ses acteurs et ses décors de pacotille (frou frou, mondanités et prostituées oblige) en passant de la comédie au drame, de la romance au burlesque. Voix off de conte de Noël, Michel Pfeiffer tantôt Bérénice tantôt Cosette, Kathy Bathes façon Yolande Moreau au théâtre de boulevard, décors interminablement ensoleillés et plans sur des fleurs. La Belle époque caricaturée plus que croquée par des acteurs qui jouent à être français, oisifs et dépravés sans grande conviction.
Du coup ça fait téléfilm. Impossible de rentrer dedans, et surtout d'y rester plus de 3 minutes.

A la fin une énigme, et un très beau plan, où Michelle Pfeiffer, tel Glen Close en son temps, sombre devant son miroir. S'agit il d'un tic esthétique, d'un hommage de Frears à Frears lui même, vraiment bizarre.

Ripley

mercredi 6 mai 2009

Qu'est ce qu'on se marre !

On dirait qu'Orelsan a des potes dans la Pub. Des potes bon ton, des potes beaufs, des potes qui trouvent ça rigolo de dire que les femmes au volant c'est dangereux. Alors là ils ont fait une campagne virale qui met en scène plusieurs cas d'accidents stupides, avec cette signature poétique "Oui, nous louons aussi aux femmes".

Les mêmes potes qui paient des franchises d'assurance auto deux fois plus élevées que leur épouses, les mêmes qui pensent que les femmes, faut pas trop leur en demander, surtout quand c'est rapport à la technologie. Ce qui curieusement, ne nous enlève pas le droit de réparer l'électroménager, les fusibles, les prises de courant, les lecteurs DVD, c'est normal, c'est dans la maison, ça nous concerne.

Ce qui est plus grave ce sont les répercussions au moment de l'accès à l'emploi. A compétence égale on prend un mec, parce que quand on a une bite on a des affinités naturelles et génétiques avec l'univers des voitures peut être... Ce n'est pas le cas partout mais ce type de lieux communs sont présentes dans la tête des recruteurs. C'est à peu près l'équivalent de faire des promos tuning pour les portugais. C'est comme si Paul Beuscher vendait ses métronomes moins chers aux blancs, qui, on le sait aussi, n'ont pas le rythme dans la peau. Mais ça choque moins. Chacun sait que les femmes ne sont pas des conducteurs hors pair, sauf Tarantino.

Ripley

mardi 5 mai 2009

Gran Torino, de Clint Eastwood



++ Plus on est vieux, plus on est con?

Gran Torino rend triste.
Parce que Clint Eastwood y apparaît plus vieux que jamais. Du coup, on réalise qu'un jour, il va mourir. Et pire, arrêter de faire du cinéma. Hollywood perdra alors son tout dernier monument.
Un vieux qui donnerait presqu'envie de voter Républicain.
Un vieux qui arrive à rendre touchant même un raciste ronchon.
Un vieux qui n'a qu'à serrer les mâchoires pour faire fuir un gang armé.

Car à part sa Gran Torino et sa femme, son personnage Walt Kowalsky n'aime pas grand chose. Comme la première ne sort pas du garage et que la seconde vient de rendre l'âme, il ne lui reste plus que la bière et son chien. En plus, ses voisins chinois ressemblent quand même pas mal aux Coréens qu'il a descendu 50 ans plus tôt...Le vieil asocial au cœur brisé et à la mémoire meurtrie, c'est un peu comme une action EDF. Une valeur sûre.

Ça démarre bien. Les vannes xénophobes de Walt, la façon dont il envoie chier un prêtre ou couche l'impudent qui a mis un pied sur sa pelouse a quelque chose de jubilatoire. C'est connu, les vieux n'aiment pas le changement. Walt, faut pas l'emmerder. Il ne comprend pas pourquoi son quartier passe du blanc au jaune ou pourquoi son pays aurait besoin d'évoluer. Il voudrait que comme sa Ford, bien à l'abri sous sa bâche, tout reste comme avant. Comme dans les années 70 à l'époque de l'incontestable domination de l'industrie américaine. Avant le règne des voitures japonaises et du made in China.

Chez Eastwood, les scènes s'enchaînent toujours avec maîtrise. Même quand le prévisible arrive et qu'il se rapproche de cette famille chinoise, Gran Torino reste efficace. Ses films sont comme ses épaules : carrés. Des épaules de héros. D'ailleurs, Clint (j'aime bien l'appeler comme ça, j'ai l'impression de le connaître) ne peut s'empêcher d'entretenir le pénible mythe de l'Homme blanc à la rescousse des gentilles minorités opprimées (faut dire que Walt a pas mal à se faire pardonner). Mais il est aussi l'un des premiers cinéastes occidentaux à dépeindre des Asiatiques intégrés. Ni victime, ni pro du kung-fu. Certains appartiennent même à un gang. Preuve extrême d'une immigration réussie.


Maverick

lundi 4 mai 2009

X-Men Origins Wolverine, de Gavin Hoods

Heavy metal +++

Il y a quelque chose de splendide à l'idée de connaître, enfin, par le menu, ce qui est arrivé à ce grand garçon énigmatique, mystérieux mutant velu des joues, indispensable aux 3 précédents épisodes, Logan, dit Wolverine.

Magie du cinéma, tant on nous dit tout, qui nous rattrape par le collet, car ne l'oublions pas, le garçon est amnésique, cela restera donc entre nous. Voilà un rapport inédit à un personnage fascinant. Qui l'oblige à se dépasser à chaque instant pour nous faire oublier ce terrible paradoxe. Après le film nous serons tout seul. Pendant nous serons des millions. Depuis le générique, où défile l'histoire de deux garçons, deux frères mutants, qui traversent les guerres et les époques ensembles. Superbe générique fait d'images figées et d'accélérations à travers le temps.

Car l'ignoble "Dents-de-sabre" n'est autre que le frère de Wolverine ! Et Liev Shreiber est parfait dans ce rôle de brute sanguinaire qui soulève la sympathie des enfants mal aimés.
C'est ça la deuxième innovation du film. La métaphore des frères pour traiter la question de la différence. Car la série X-Men ne parle que de ça, depuis le tout premier épisode, qui commence par un flash back sur Magneto enfant à Auschwitz. Les X-Men sont différents. Donc ils font peur. Donc certains leur voudront du mal. Alors que faire ?
Magneto opte pour la guerre préventive.
Xavier incarne la voie de l'acceptation, du dialogue.
Les pratiques du gouvernement et de la population laissent à penser que c'est Magneto qui a raison.
Dent de Sabre, déçu par l'armée, se rangera derrière Magneto, Wolverine, amnésique, derrière Xavier. Xavier est le gentil mais Magneto est rudement plus sympathique et convaincant.
A la fin du film, Dent de Sabre dit à Wolverine, que leur fraternité les liera toujours même si tout les sépare idéologiquement.
Le débat est légitime, la violente différence entre les frères est même leur plus grande preuve d'humanité. C'est un peu comme quand Albert Cohen fait revendiquer à Solal le droit pour le juifs d'être malhonnêtes, violents, hors la loi. Ce n'est pas bien, certes, mais c'est normal, et pour ne plus être des "autres" il faut être comme la majorité. Avec des bons, des mauvais, des violents, et des héros au grand cœur comme Wolverine.
Je ne sais pas si c'est sacrilège de comparer Cohen à Gavin Hoods mais il me semble ça parle de la même chose sur ce point. Le duo Dent de Sabre / Wolverine fait des mutants des gens comme les autres car la métaphore des frères est profondément humaine. Le film récupère ainsi la fonction parabolique des Comics, et c'est très intéressant quand c'est comme ça le cinéma.