vendredi 30 janvier 2009

Une bonne pub-happening-freeze de T Mobile

La pub graveleuse continue en 2009


C'est de pire en pire. Et en plus ça a l'air dégueu.

Les noces rebelles, de Sam Mendes.


++++ Trashitude absolue

Les Noces Rebelles
, malgré un nouvelle traduction lamentable du titre (Revolutionnary Road) est un très grand film, qui est le premier grand film que je vois en 2009, et qui fait, comme qui dirait, "avancer le cinéma".
C'est un cinéma qui va en terre inconnue, qui propose d'aborder un sujet nouveau avec violence et talent. Kate Winslet et Léonardo Di Caprio (qui sont incroyablement bons) refusent le modèle bourgeois, ils s'y réfugient quelques années car Kate Winslet est enceinte, jusqu'à s'y embourber dans une vie ennuyeuse.
Le reste c'est l'autopsie du couple déjà mort. Elle propose le déménagement de la petite famille à PAris. Il semble accéder à son désir mais les démons de l'ascension sociale et de la virilité sociétale ne le laissent pas en paix.
Au début on se demande si ce n'est pas le modèle modèle bourgeois qui est mis en cause, mais ce serait un peu facile. Mendes tiens le propos redoutable qui est que le couple assassine l'individu à petit feu. Et que l'épanouissement personnel n'est pas possible dans la structure couple.
Seule une longue agonie qui frôle la folie, car le seul être lucide ici est un fou (l'extraordinaire Michael Shannon de Bugg) qui vit enfermé.
Di Caprio se débat avec un personnage infect, et Kate Winslet n'est pas beaucoup mieux. La force de Mendes, avec sa lumière saturée, ses flash back, c'est d'extraire les jugements moraux de cette analyse quasi scientifique du couple, ou tout est joué avant le début de film. Un très grand film d'une rare violence.

mardi 27 janvier 2009

Yes Man, de Peyton Reed

+
They try to make me go to a rehab but I said "no, no, no".

Peyton Reed ne peux pas être un mauvais bougre, puis qu'il fait Yes Man avec Jim Carrey, et que le précédent film, La Rupture, avait pour star Vince Vaughn. Soit deux types éminemment drôles.
Ici, je ne cacherai pas mon immense déception. Car j'adore Jim Carrey, et malgré quelques incroyables trouvailles (la scène ou l'on prend Jim Carrey pour un terroriste, celle ou son personnage vient de prendre du Red Bull pour la première fois, ou le groupe de rock très alternatif de Zooey Deschanel), les ressorts comiques sont intégralement cannibalisés par l'intrigue de la comédie romantique.
A plusieurs moment cela pourrait décoller (plein de bonnes idées comme la femme qui monte une entreprise de gâteau effigies de stars méconnaissables) à la manière de Judd Appatow, et cela retombe lamentablement pour cause d'histoire d'amour qui doit reprendre illico presto. Reed poursuit un reflexion sur le bonheur et le couple soit. Mais ici il nous ennuie, car il enterre Jim Carrey et ses grimaces du même coup.
C'est assez malsain car il demande à Carrey de déposer les armes de la déconne pour se poser dans une relation stable et avoir quelque chose "à offrir".
Déprimante cette comédie romantique...

lundi 26 janvier 2009

Le grain de l'ivraie ...


Mes 10 films 2008.

Le blogger a forcement un problème d'égo. Attention rien de grave. Mais un petit quelque chose qui lui fait trouver urgent de faire son classement des 10 films de l'année car la fin du mois approche...c'est comme les voeux. Bref je déconseille l'éxercice à ceux de mes lecteurs qui seraient limite sur les tendances schizophrèniques.

Cette année j'ai vu 87 films. C'est difficile de trier. Heureusement, dans un éclair de lucidité, je me souviens que les nominés, ignorant leur nomination, verront leur déception d'autant réduite.

1) The Dark Night, de Christopher Nolan, incontestablement.
2) Cloverfield, Matt Reeves.
3) l'Influence des rayons gammas sur le comportement des marguerites, de Paul Newman

4) Hunger, de Steeve MacQueen
5) Valse avec Baschir, Ari Folman
6) Iron Man, de John Favreau
7) Entre les murs, de Laurent Cantet
8) Lust, Caution, de Ang Lee
9) Eldorado, de Bouli Lanners
10) Redacted, de Brian de Palma
11) No country for old man, E&J Coen

Voilà pour 2008.

lundi 19 janvier 2009

Fados, de Carlos Saura


Carton pâte - -

Sur le papier c'était un film à ne pas rater. Carlos Saura, et le fado. Le fado, comme le tango, comme la cumbia, comme le klezmer, il faut avoir un morceau de titane à la place du cœur pour ne pas aimer. Dans la question humaine, il y a avait un fado assez incroyable qui m'avait marquée.

Il ne faut pas aller voir Fados, c'est une mauvais film. D'ailleurs ce n'est pas un film. Saura enchaine les morceaux (pourquoi pas). Il a invité ses artistes sur un plateau TV et les clippe chacun à leur tour, plus comme Pat Le Guen que comme Abel Ferrara. Il ajoute une mauvaise troupe de danseurs dans des costumes aberrants qui gâchent la musique en se trémoussant avec exagération et manière. Comme si Saura voulait donner la légitimité de la danse contemporaine à un art éminemment populaire, mais que faire s'il n'est pas à l'aise avec son sujet? Les morceaux choisit sont inégaux et n'obéissent à aucune typologie (géographique, chronologique...). Bref le film prend par moment des allures de le Roi Soleil, et la rapport à la caméra est malsain, qui supporte à peine certains chanteurs, en fait des tonnes sur les autres. Tout est Kitch, les chanteurs passent à la trappe et les mauvais danseurs semblent nous donner un interminable spectacle de fin d'année.

C'est dommage car j'aime bien le fado. L'extrait que j'ai gardé du film, ci-dessous, bien que dans un décor, est un peu plus conforme à l'esprit du fado. Le fado se chante dans un bar, ou chacun à son tour se lève, déverse son vague à l'âme sur la communauté qui l'applaudit, puis se rassoit et se sent un peu mieux. C'est exactement le même fonctionnement que les alcooliques anonymes, on y croise toutes les générations, toutes les classes, tous les motifs de la tristesse et ça fait du bien.

jeudi 15 janvier 2009

Les Insurgés, de Edward Zwick

De l'importance de la démocratie dans la fôret +

L'affiche, qui nous rappelle que les Insurgés est un film "par le réalisateur du Dernier Samourai et de Blood Diamond" n'est pas trompeuse. Les Insurgés étant un film d'un grand classicisme. Un film parfaitement dans les canons des années 1990, à base d'épopée humaine de gens ordinaires dans un contexte extraordinaire.

Moi ça m'a fait du bien de voir un film qui se passe pendant la seconde guerre mondiale et ou quelques juifs survivent à la fin. Car l'histoire des frères Bielski, qui organisèrent la survie d'un milliers de juifs pendant 3 ans dans la fôret bielorusse est une très belle histoire vraie qui défie l'entendement dans un pays ou le froid, les nazis, et les collaborateurs travaillèrent sans aucune retenue à l'extermination massive des juifs.

Je crois donc que si ce n'est pas un grand film qui fait avancer le cinéma, le choix du classicisme est fondé car le plus improbable est bien le sujet. Alors on se serait bien passé des bluettes dans la forêt, entre attaque des allemands et épidémie de typhus, mais peut être que c'est là aussi le sens de cette envie de survivre.

Un autre point qui n'est pas inintéressant c'est l'incapacité structurelle des juifs à accepter l'autorité, même dans des situations exceptionnelles, et la présence du débat d'idée à tous les niveaux, entre ceux qui sont éduqués et ceux qui ne le sont pas, entre ceux qui sont cachés dans la fôret et ceux du ghetto, entre le frère aîné et le cadet.
Pourchassés comme des bêtes, les juifs débattent (contrairement aux troupes communistes qui avancent pétries de certitudes). Le frère aîné veut un campement égalitaire, le cadet veut faire valoir la loi du plus fort pour le bien de tous. Quand les frères viennent proposer la forêt aux habitants du ghetto, le chef civil et le chef religieux disent non, mais les autres ne sont pas d'accord alors tout le monde y va. Face à leur sort ils questionnent même Dieu, avec peu de succès.

Là ou la morale du film est à la fois mièvre mais émouvante, c'est que dans ce débat chacun finit par avancer avec les arguments des autres. L'aîné utilisera la force, et le cadet la ruse, pour la survie des autres. Assez joli donc.

vendredi 9 janvier 2009

Tout sauf en famille, de Seth Gordon

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Plus nul que l'affiche, il y a la traduction de "Anywhere but home", qui donne "Tout sauf en famille". Mais ne vous y fiez pas, voilà une comédie de qualité.

Saluons d'abord le postulat qui fait des héros de la comédie de Noël un jeune couple qui refuse l'esclavage familial, et qui vivent pour leur plaisir, refusant mariage et enfant. Pour faire passer la pilule et éviter 4 Noëls (les enfants de divorcés comprendront), ils font semblant de faire de l'humanitaire pendant les fêtes. Mais voici que leur alibi tombe à l'eau et qu'ils doivent enchainer les réunions de famille.
Confrontés à leurs familles, névrosées par essence, ils s'exposent leurs blessures d'enfance, en surmontent certaines, en acceptent d'autres, et finissent par se voir autrement. Le piège est que cela leur permet d'aller vers la "normalisation" tant redoutée, morale trop attendue et puritaine.

Mais il n'y pas que la morale dans la vie, et c'est très drôle, bien écrit, bien joué (Vince Vaughn est décidément un mec marrant, même dans un rôle un poil antipathique) et plutôt corrosif sur la famille.
Si la liberté romanesque est contrainte pas la bienséance, la liberté de ton est acide.
La famille est une souffrance plus ou moins bien vécue, ni parents, ni frères et sœurs n'épargnent de leurs jugements, certitudes, altérité pénible...comme nous ne les épargnons pas nous non plus. Car le film est presque aussi fin dans l'analyse que lourd sur les blagues de vomi. Le violent frère de Vince Vaughn, John Favreau, en catcheur amateur beauf qui terrorise son frère, communique milles fois mieux avec son épouse décérébrée que ne le font le couple star, et ainsi de suite...

Pour un premier film c'est donc prometteur et Robert Duvall, comme toujours mais plus encore, déchire.


Chirurgie & Cie :
Reese Witherspoon a de toute évidence changé de forme de visage.
Il n'est pas possible de ne pas vieillir, par contre, au delà d'un certain âge, on peut changer de visage, c'est ce qu'a fait Nicole Kidman. Après tout pourquoi pas ? les actrices n'ont guère le choix pour travailler au delà de la quarantaine.
Le cas de Reese Witherspoon est bien plus préocupant car elle a 32 ans et dans ce film, aucun rapport avec le visage de la June Carter qu'elle incarnait dans Walk The Line. Qu'une actrice bankable qui n'a pas de problème pour travailler se retire toute aspérité caractéristique, se normalise au possible est triste. On se rappelle qu'elle a produit et soutenu Pénélope, pénible pamphlet sur la beauté intérieure...apparemment elle n'a pas été convaincue par son film.

lundi 5 janvier 2009

L'Echange, de Clint Eastwood.

+
A ne pas lire quand on aime pas savoir la fin :


L'échange est un drôle de film qui poursuit l'interrogation de Clint Eastwood sur ce que chacun est en droit d'attendre de la société. Sur le partage de l'autorité entre l'espace public et l'espace privé. Il m'a beaucoup fait pensé à Gone Baby Gone, en moins bien. L'interrogation de Clint Eastwood reste intéressante mais le film l'est assez peu. Il est trop long, et la note d'espoir final ôte de sa force au portrait d'une société sous tension malade de ses dysfonctionnements.

The Spirit, de Frank Miller


zzzzzzzzz --- The Spirit est un film d'un rare ennui.

Le bon, la brute et le cinglé, de Kim Jee-Woon

WESTERN !!!!!! ++

En ce morne mois cinématographique ou j'ai vu bien des choses inintéressantes, et pire, bien des choses qui donnaient sommeil sans intention de le donner, Le Bon, La Brute et le Cinglé me confirme qu'il reste des réalisateurs qui savent faire du divertissement.

Kim Jee Woon organise une chasse au trésor dans la Mandchourie des années 30 et fait un formidable Western hybride, avec des arts martiaux, du gun fight, du burlesque, et même des éléments de bande dessinée. Tout ça pour notre plaisir. Je suis bien contente qu'il y aie encore des réalisateurs qui osent faire une attaque de train. Un vrai film de vacances, blindé de références amoureuses du vrai divertissement populaire, enfin.

Merci la Corée.

Australia, de Baz Luhrmann

Les oiseaux ne se cachent plus pour mourir - -

Australia a un seul mérite : mettre en scène la douloureuse histoire des générations volées (enfants de métisses aborigène enlevés à leur famille de force), qui en plus d'être volées sont clairement ignorées par bien des européens.
Une fois qu'on a dit ça, c'est 2 h 38 laborieuses. A l'heure d'écrire une critique, je me demande si l'interview d'un plasticien de renom n'aurait pas plus de pertinence. Car alors que je tape cet article, Nicole Kidman ressemble de plus en plus à Cher qui ressemble elle même de plus en plus au squelette d'une salle de SVT ou j'ai souvent dormit et il n'était plus de la première jeunesse ce pauvre squelette.

Moi je n'avais rien contre le grand film de genre des vacances de Noël, mêlant grand espace, exotisme, et passion. J'ai regardé Richard Chamberlain dans Les oiseaux se cachent pour mourrir, et comme tout les spectateurs de la salle, en entrant, j'avais un peu de la musique d'Out of Africa dans la tête. Ici rien n'est crédible, mais rien ne fait rêver non plus. On ne cède ni aux larmes de crocodiles d'Hugh Jackman, ni à la magie des rites aborigènes, ni aux clins d'œil de Luhrman au Magicien d'Oz, grand film d'époque qui se veut le fil conducteur du film. On ne cède qu'à l'ennui.

Louise-Michel, de Benoît Delépine et Gustave Kervern

++
Ceci n'est pas une comédie

Parce que c'est beaucoup plus triste que drôle, voire horriblement déprimant, Louise-Michel n'est pas une comédie. Pourtant c'est de tout évidence un film qu'il faut voir, ne serait-ce que pour son étrangeté.
Des ouvrières, dans un bled paumé, décident de faire butter le patron qui a eut la désobligeance de faire fermer leur usine sans les en avertir. Louise rencontre à cet effet Michel, et ils entament ensemble un road movie improbable, rocambolesque et burlesque à la recherche des vrais responsables.
Notons d'abord une forme d'honnêteté sur le caractère désespéré de l'anarchie : dans une quête sans but, car il est bien difficile de trouver une patron dans un monde dématérialisé dans la quête qui finit à Guernesey. Cette peinture, soutenue par l'énergie du désespoir, vivace et coriace, et de toute évidence pas en voie d'extinction débouche sur la plus grande des absurdités, comme de demander à une jeune femme en phase terminale de butter le patron en question.
Sinon c'est mille trouvailles amères, très surprenant donc.