mercredi 11 février 2009

A bientôt !



Historias Minimas, Bombom el perro, El camino de San Diego, La fiancée errante, Le fils d’Elias, El hijo de la novia, Elsa et Fred, Intacto, Nueve Reinas, La Historia Oficial, Carnet de Voyage et même Evita d’Alan Parker.

L’Argentine est un pays de cinéma et un pays qui inspire le cinéma. Petite pause sur le blog, donc, car je m’en vais quelques jours, sur les traces de Carlos Gardel, Mercedes Sosa, Borges, Sabato, Bioy Casares, et Manuel Puig, voir comment c’est en vrai, de Buenos Aires à Ushuaia.

lundi 9 février 2009

Le bal des actrices, de Maïwenn


Les bienfaits du hasard ++

Je trouvais l'affiche horrible, amas de chair et de peau sans esthétique, typographie vulgos, nudité gratuite (des actrices "mises à nu") pour racolage facile. Mais les seigneurs de la guerre était complet et 7 vies en VF !
Me voici donc assise dans une salle en compagnie de la crème du lectorat de Gala. Ils aiment télé 7 jours mais aussi Les chansons d'Amour. Je n'aime ni la chanson française, ni Voici, ni Télérama, j'ai peur !
Le bal des actrices est un film très sympathique, avec des qualités, et des bonnes idées.
D'abord une réalisatrice qui entretient un joyeux bordèle dans la distorsion de la réalité, chacun joue son rôle, pendant qu'elle fait un film dans le film, avec plusieurs degrés de réalité superposés et on se laisse rapidement embarquer par cette jeune réalisatrice au projet farfelu (faire un film sur les actrices).
S'en suit une double trame, l'avancement du film, l'étude des actrices. Sans cette double mécanique, ce film aurait pu être 1) une soporifique comédie romantique avec Maïwenn et Joey Star (ici excellent). 2) un documentaire pompeux sur les actrices, avec un propos sociologique, psychanalytique et un peu social quand même.

Ici le résultat est une bonne comédie romantique, servie par un propos frais sur les actrices. Maïwenn, grâce à ses talents de mise en scène et d'écriture, nous entraîne dans un vision des actrices qui est avant tout pleine de tendresse sur leurs errements, leurs états d'âme, et leur rapport au monde.

Je ne suis pas fan de la partie chantée mais c'est plus que supportable, cela fait partie de cet entrain qui est inhérent à la démarche, et il faut bien reconnaître que deux ou 3 scènes m'ont fait penser à du Woody Allen, mélange de névroses, de fêlure et d'humour. Rare.

lundi 2 février 2009

Walkyrie, de Bryan Singer


N'ayez pas peur !! ++

On a tout dit sur Walkyrie. Il y a même des gens qui n'aimaient pas le film avant qu'il soit tourné et monté. Le sujet est au moins aussi dérangeant que le polémique Tom Cruise. Il faut dire que l'on parle rarement des allemands qui se sont levés contre Hitler (la plus grand partie a d'ailleurs été massacrée).
Bryan Singer, grand réalisateur de Usual Suspect, a bien compris qu'il ne pourrait pas nous la faire gentils contre méchants, car trop nombreux sont ceux qui se sont retourné contre Hitler car ils sentaient le vent tourner, et parce que l'Allemagne éternelle, la conscience catholique, et les arrivismes personnels ne constituent pas des motifs suffisants pour faire des gentils.
Je trouve que le film est assez réussi, et ce grâce à Singer. Loin du film d'action (il ne se passe clairement pas grand chose ici et en plus on connaît la fin), il fait un film tout en tension, en cadrages nerveux, en lumières oppressantes. Les hommes se cachent derrière leurs uniformes impeccables, et les claquages de talons dissimulent la peur des individus parés d'une culpabilité latente.
Et puis il y a 15 minutes, juste après la tentative d'attentat, ou le coup d'état se met en place, ou l'on s'affaire à convaincre ceux que l'on connait, ceux sur qui on a des moyens de pression, les arrivistes et les attentistes, ou le spectateur y croit. Magie du cinéma et ce bien qu'on connaisse la fin. 15 minutes où l'on partage les illusions de ces hommes et de ces femmes, leur peur, le poids de leurs craintes et de leurs erreurs.

Bref c'est un film sobre et plutôt bien fait. J'ai été un peu gênée par le mélange d'acteurs américains, anglais et anglophone avec l'accent allemand façon papa Shultz, drôle de maladresse pour un film pas mal.

L'étrange histoire de Benjamin Button, de David Fincher


Conte à rebours ++

Cela fait maintenant 3 semaines que j'ai vu l'étrange histoire de Benjamin Button. De David Fincher, j'attendais mieux. Bien sûr, c'est un beau film, poétique, splendide, avec des trouvailles touchantes (comme l'histoire introductive de l'horloger aveugle qui crée une horloge qui va a l'envers pour ramener son fils de la guerre). Bien sûr c'est une leçon d'art cinématographique, avec un plan de Benjamin Button et son père naturel sur une berge, qui attendent le lever du soleil. Bien sûr, c'est un hommage au cinéma : Cate Blanchett est Cyd Charisse, Brad Pitt est James Dean, New York est Broadway, Fincher est Buster Keaton via l 'homme touché par la foudre 7 fois.
Mais le message est tiède, le fond ne cède pas sous la splendeur de la forme. Et trop d'éléments transpirent de Forrest Gump (même scénariste oblige), le capitaine du bateau, le bateau, et de ses schémas devenus trop classiques. A trop aimer le cinéma, Fincher ne démord pas des figures obligées ou faciles : le pygmée qui donne une leçon sur la différence, l'afro américaine dévouée qui vous aide à avancer dans la vie. Si comme moi, on a refusé de s'extasier sur "la première gorgée de bière", mais qu'on adorait la nouvelle sombre et bizarre de Fitzgerald, si on aimait la violence formelle et essentielle de Fight Club, si l'on s'est laissé étourdir par le génial Zodiac, on sera forcement déçu.