lundi 2 février 2009

L'étrange histoire de Benjamin Button, de David Fincher


Conte à rebours ++

Cela fait maintenant 3 semaines que j'ai vu l'étrange histoire de Benjamin Button. De David Fincher, j'attendais mieux. Bien sûr, c'est un beau film, poétique, splendide, avec des trouvailles touchantes (comme l'histoire introductive de l'horloger aveugle qui crée une horloge qui va a l'envers pour ramener son fils de la guerre). Bien sûr c'est une leçon d'art cinématographique, avec un plan de Benjamin Button et son père naturel sur une berge, qui attendent le lever du soleil. Bien sûr, c'est un hommage au cinéma : Cate Blanchett est Cyd Charisse, Brad Pitt est James Dean, New York est Broadway, Fincher est Buster Keaton via l 'homme touché par la foudre 7 fois.
Mais le message est tiède, le fond ne cède pas sous la splendeur de la forme. Et trop d'éléments transpirent de Forrest Gump (même scénariste oblige), le capitaine du bateau, le bateau, et de ses schémas devenus trop classiques. A trop aimer le cinéma, Fincher ne démord pas des figures obligées ou faciles : le pygmée qui donne une leçon sur la différence, l'afro américaine dévouée qui vous aide à avancer dans la vie. Si comme moi, on a refusé de s'extasier sur "la première gorgée de bière", mais qu'on adorait la nouvelle sombre et bizarre de Fitzgerald, si on aimait la violence formelle et essentielle de Fight Club, si l'on s'est laissé étourdir par le génial Zodiac, on sera forcement déçu.

Aucun commentaire: