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La Chine est-elle un pays plein de gens individualistes, égoïstes et cyniques ? C’est un peu la question du moment. En tout cas, la Chine abrite des centaines de millions de personnes dans des endroits aussi laids et déprimants que les banlieues anglaises de Ken Loach.
A défaut d’extincteur, Liu Bingjiang jette un grand coup de projecteur sur la Chine d’en bas. A travers l’histoire d’une jeune femme dont le mari, joueur invétéré, est emprisonné et qui doit retourner vivoter dans sa province natale avec une enfant abandonnée.
Pour s’en sortir, payer la dette de son faible de mari, et essayer de le faire libérer, elle établit un partenariat avec un ex petit ami, devenu gérant d’un magasin de pompes funèbres, et se fait embaucher comme pleureuse.
« une femme respectable », devient une pleureuse à succès. Ce qui fait la force du film : c’est qu’il ose s’appesantir sur des plans de murs qui craquellent, sur des travelling qui suivent une femme dans un dédale de banlieue délabrée, et qu’il s’attarde sur des anciennes directrices d’opéra proche du coma éthylique, sans misérabilisme. C’est aussi la confrontation entre la grisaille et la sauvagerie du monde et le délitement de la jeune femme qui lutte maladroitement pour sauver son petit monde, avec un triste succès.
* dédicace à Nathalie qui remua tout Madrid pour me trouver une VHS en juin 2000.
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