lundi 13 octobre 2008

Blindness, de Fernando Meirelles

Circulez y 'a rien à voir ! - -

Déception. Parce qu'on doit à Meirelles "the constant gardener"(on retrouve d'ailleurs ici une interrogation stérile sur le couple) . Parce que Julian Moore et Mark Ruffalo sont des putains de bons acteurs qui mettent ici leur talent au service d'un scénario vaseux et d'une mise en scène voyeuriste. Ce qui fait beaucoup.
Encore un film sur une "grande catastrophe". Je ne pense pas que ce soit un problème. C'est une interrogation majeure de l'après 11 septembre. Le mal massif, le déliquescence de la société pour des raisons plus ou moins claires. Cela a nourrit des films de qualité, Cloverfield, Je suis une légende, 28 semaines plus tard sont des illustrations talentueuses de cette grande peur qui fait ressortit les instincts les plus bas de l'être humain.
Ici épidémie de cécité, internement en quarantaine des premiers contaminés. La survie s'organise grâce à la femme courageuse qui a suivit son mari, comme dans SHOAH ou l'épouse non juive suit son mari à Treblinka.
A partir de là l'image de la représentation de camps ne nous quitte plus. Les corps errants nus et sales. La déshumanisation, plus de prénoms, ni de noms, des numéros d'arrivants. Des kapos improvisés dans cette quarantaine qui prennent les bijoux contre la nourriture, puis les femmes.

D'abord tout ceci est très bizarre, car la femme qui voit dispose d'un tel avantage sur ses congénères qu'il est difficile d'imaginer qu'elle subisse ce qu'elle subit et surtout le laisse subir aux autres. C'est comme si l'humanité était divisée entre des moutons et des bourreaux. La pseudo supériorité des martyrs ne me convint pas. Les martyrs tirent une supériorité morale de tout ce qu'ils endurent, et l'oublient un fois sauvés. Dans une douche entre filles filmée comme une pub Obao, viols, humiliation et faims sont oubliés...Chacun sait que les univers concentrationnaires ne laissent pas de séquelles. Bref c'est lamentable à tout point de vues.

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