lundi 27 octobre 2008

Tonnerre sous les tropiques, de Ben Stiller

énorme +++

Une salle hilare, des acteurs déchainés, un scénario gigantesque et un regard cynique et tendre sur l'industrie du cinéma !

Ben Stiller est au cinéma américain ce que Charlton Heston et Jean Marais sont aux vacances de Noël. Indispensable ! Une nouvelle fois, l'industrie américaine du cinéma fait ici la preuve éclatante de sa supériorité, grâce à une capacité à l'auto dérision et à un refus du politiquement correct impensable en Europe.

Stiller casse le rythme d'entrée : Fausse pub correspondant à un faux placement produit dans le films, 3 fausses bandes annonces présentent les acteurs du film. Car en plus c'est un film dans le film, un sujet que j'adore. Une superproduction américaine lamentable sur une mauvaise histoire du Vietnam. Devant la nullité du film et la pression du producteur, le réalisateur décide de lâcher ses acteurs dans la nature et ils vont tomber sur des vrais trafiquants de drogues.

Ben Stiller n'épargne personne, le producteur ignoble (Harvey Weinstein fait de poils et de vulgarité remarquablement incarné par Tom Cruise), acteurs mégalomanes, agent obsessionnel et névrosé, star cocaïnée, petit milieu malsain, dérives marketing indécentes, fabrication de films sans originalité à la chaîne, manipulation d'acteurs stupide entre eux, d'acteurs par les studios. Hollywood dans sa bêtise la plus crasse, ses bons sentiments surannés, jusqu'au consultant vétéran du Vietnam bidon.

De tout ça il fait un divertissement gigantesque. Robert Downey Jr et jack Black sont au top de leur forme, et c'est peu dire. Les gags s'enchaînent et ne se ressemblent pas dans cet univers basés sur tous les poncifs du cinéma poubelle qui nous est pourtant si familier. On se marre du début à la fin.

Et puis Ben Stiller est très fort car il est aussi plein de tendresse pour le cinéma, et pour sa dimension divertissement pur et dur. Car les acteurs sont tous des grands admirateurs de l'émotion au cinéma dans ce qu'elle a de gratuite et d'humaine. La scène ou Ben Stiller -Tugg Speddman, perdu dans la forêt, regarde sur son i pod un épisode Star Treck, captivé par le combat entre le capitaine Kirk et un monstre de carton pâte dit toute cette innocence que le cinéma de divertissement vient chercher en nous. Et son besoin de fraîcheur et de renouvellement permanent.

C'est ce que fait Ben Stiller ici avec talent, avec quelques scènes d'anthologie autour de "Simple Jack" et des discussions entre R. Downey Jr et Stiller au sujet de ce qui permet, ou pas, de gagner un oscar quand on interprète un simple d'esprit, surréaliste mais jouissif.

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