lundi 3 novembre 2008

HellBoy II, the Golden Army, de Guillermo del Toro.

La rébellion des Freaks ++

Hellboy II est un super film du dimanche soir. Mais pas seulement.

Guillermo del Toro est un grand réalisateur à l'imaginaire sans borne. Rien n'est plus intéressant que les digressions vers les mondes fantastiques. Les récits filmés, en animation, sont juste des moments de poésie intense et complètement dépaysante, de même que le marché des Trolls, le géant de la forêt ou l'idée que pour terroriser une vilaine trollesse, l'arme indispensable est ...un canari. Il est si plaisant de voir un réalisateur ultra créatif s'amuser avec les moyens pour le faire que l'ensemble est rafraichissant, bien rythmé et assez drôle.

Concernant le reste, del Toro fait 2 tours de force en un. Il délivre un message passablement subversif sans être lourd dans un très bon film du dimanche soir. En effet, Red (hellboy), jouit d'un statut assez particulier chez les super héros. Issu d'une faille vers l'enfer, il bosse pour la CIA contre les méchants. Pour autant c'est un grossier personnage, casse cou, partisan de la manière forte bien que sympathique et un peu beauf. Sauf que quelque chose ne va plus chez les gentils, qui ne tolèrent HellBoy et ses amis les bizarroïdes que lorsqu'ils ont besoin de lui pour sauver le monde. Du coup, il y a bien des affinités idéologiques entre les freaks de la CIA et les elfes rebelles qui ont décidés de détruire les humains en vertu de leur incapacité à se gérer correctement, eux et le monde.
Cette fois ci l'humanité survivra mais le questionnement est distillé. A quoi bon sauver l'humanité ? Comme dans Le Labyrinthe de Pan, del Toro pose un regard extrêmement cynique sur la race humaine (par rapport aux Elfes et à toutes ses créatures imaginaires) , pour interroger la notion d'humanité. C'est un peu la fonction du personnage du robot incarné par Winona Ryder dans l'Alien de Jeunet. Le clone de Ripley, quand à lui, nous dit que la race humaine ne mérite pas d'être sauvée, le titre original Alien : Resurection, prend tout son sens ici.

Chez del Toro c'est la création qui sauve la cause. Cynique et joli donc, avec un note d'espoir car Hellboy II rejoint Hellboy dans l'idée que chacun peut changer son destin.

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