lundi 2 mars 2009

Milk, de Gus Van Sant

Comme des garçons ++

C'est difficile le biopic. On sait souvent comment ça finit, même si la vie de Harvey Milk est moins connue chez nous. Et puis les ressorts scénaristiques sont souvent les même, compréhension du spectateur oblige. Les besoins didactiques nuisent au plaisir de celui ci.
Peu étonné, souvent captivé pour des raisons personnelles (J'ai adoré Walk The Line car j'adore Jonhnny Cash mais j'ai piqué du nez devant Ray alors que ce sont deux films à peu près similaires), le spectateur risque vite de s'ennuyer devant ces tentatives de raconter des histoires vraies.

C'est difficile mais Gus Van Sant s'en sort bien, notamment grâce à un scénario (oscarisé) qui s'intéresse à une décennie de la vie de Harvey Milk, les années 1970.
Gus Van Sant s'intéresse souvent au désespoir, à la perte de repère, à des individus tourmentés. Je me suis donc demandé ce qu'il faisait dans ce projet de film "historique". Je crois que ce qui fait la force du film, ce n'est pas le courage de Harvey Milk, pourtant exemplaire, c'est l'inexorabilité de la fin, les espoirs frustrés, les luttes auquelles on adhère mais qui ne sont que des gouttes d'eau.
Harvey Milk n'était qu'un conseillé municipal. Son œuvre est louable et symbolique, mais elle est bien peu de choses pour l'égalité des droits. Elle est bien isolée face au magma diffus, et sans idéologie dominante des revendications gays.
C'est la lucidité de ce film plein de lumière et de tendresse qui va vers la mort qui fait sa force, comme les idéaux des années 70 menés de force vers l'épidémie de sida qui devait restructurer la communauté gay dans le deuil et dans une nouvelle forme de marginalisation.

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