jeudi 5 mars 2009

Watchmen, de Zack Snider.

le rêve américain +++

La première heure et demi de Watchmen est une leçon de cinéma. Et l'affiche ne ment pas, une fois n'est pas coutume. Zack Snider est un visionnaire, qui explore ici une réalité parallèle qui court des années 1940 aux années 1980. Dans cette réalité, un accident a fait naître un véritable super héros, qui a permis aux Etats-Unis de gagner la guerre du Vietnam, Nixon en est à son 5ème mandat, et la guerre froide bat son plein.

On ne peut rentrer dans les détails dans le film est riche. Il se plie avec plaisir à la complexité narrative de la bande dessinée. Plusieurs personnages, plusieurs époques, plusieurs raisons d'espérer, plusieurs angles, la vie quotidienne des super héros désormais sur la touche pour le bien de la société civile avec leurs histoires de cœur, l'intrigue d'un complot contre eux, la possibilité imminente de la fin du monde pour cause de guerre froide.

Alors si la dernière heure manque de souffle, le film reste très beau, très original, et très courageux. Très beau grâce à des partis pris graphiques et romanesques osés (comme l'attention portée à l'extraordinaire personnage de Rorsach, au visage fluctuant et à la voix d'outre tombe). Le visage de Rorsach est une prouesse technologique, mais le souci esthétique de Snider va bien au delà. Un statue dans un cimetière, une vaisseau spatial en forme de hibou, les armures de pacotille et de latex, et aussi un sens du rythme avéré en terme de scènes d'action, une bande son impeccable qui raconte l'Amérique. Snider travaille la BD avec une forme de respect absolu de son opulence, de ses exagérations et de son langage de symboles sans s'en moquer, et il nous parait naturel de suivre une goute de sang , lourde parmi les goutes de pluie, qui dévale sur des dizaines d'étage.

Très original car c'est l'histoire d'un monde qui ne veut plus de super héros, d'une société qui se condamne démocratiquement à la loi du plus fort, qui se résigne à la fin proche.
Et cette question que l'on voit souvent ces temps-ci : l'humanité vaut elle d'être sauvée ?

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