mercredi 17 juin 2009

Terminator Renaissance, de McG

I ROBOT ++

J'attends à la borne électronique du ciné, j'ai 2 empotés devant.
J'apprends que la ligne 3 est bloquée cause "voyageur/ conducteur/ personnel", alors que j'aurais pu prendre la ligne 14 automatisée.
Amazon me livre tous les livres tout beaux.
J'erre à la Fnac à la recherche d'un truc précis.
Je suis au téléphone avec la dame de la Sécu.
Mon banquier m'annonce qu'il n'a pas de boîte mail.
On me livre mes courses.
Je fais la queue pour mon recommandé.
J'imprime mon billet d'avion car je pars demain...

Les machines sont mes amies et les vôtres, et une borne interactive ne me fera jamais ressentir qu'elle déteste sa vie et son job à la noix. Les machines se substituent à nos flemmes, à nos dégoûts. Contrairement aux animaux que nous avons condamnés à moyen terme, on peut changer leurs pièces, les améliorer, les renouveler.

Demain, un logiciel remplira mon frigo, un robot triera mes papiers et un automate m'amènera un thé pendant Nip Tuck, le robot c'est aussi l'ami du ménage heureux...

Je suis du côté des méchants, et pourtant j'aime beaucoup Terminator Renaissance.

On y est enfin, dans le futur, après l'apocalypse des machines, avec des survivants traqués comme des bêtes. John Connor, mi-prophète, mi-boyscout, passablement cinglé, tire le diable par la queue pour que perdure un peu d'espoir. Comme il est quand même humain, il va écouter son intuition et faire en sorte que son père (voir épisode 1) survive à la grande attaque du moment.

Peut être que McG a compris que le seul moyen de nous faire adhérer à la cause des humains était de les montrer comme ils sont. Égoïstes, peu rationnels, prêts à écouter leur libido en toute circonstance, sûr d'eux, quitte à y passer.

Et puis le voici qui déroule un superbe film d'action, avec des machines d'une méchanceté et d'une perversité sans nom, des robots géants transporteurs qui feraient passer les Transformers pour des conserves, Michael Ironside dans un incroyable sous marin russe, bref une mise en scène de talent, sans un temps mort, un image belle et différente qui rappelle la Californie du premier épisode, en cramée.

Là où il est malin, et séducteur, c'est quand il nous montre des tout petits humains se battre en équipe, en plan débrouille, bref avec leurs petits moyens, comme cet incroyable scène où John Connor fait tomber une moto-machine en tendant un fil sur sa route, comme dans les BD ou dans les Westerns...le message est passé.

Alors je regrette que le film reste sur les acquis de l'épisode 2 sur le thème "la machine peut faire preuve d'humanité", mais après le catastrophique épisode 3, on revient de loin.

Le scénario vire de l'intelligence au pathos les 5 dernières minutes. On s'est régalé d'action, de peur, de trouvailles, d'images incroyables, alors pardonnons, c'est notre nature.

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