vendredi 17 juillet 2009

Public ennemies, de Michael Mann


+ Hold-up raté pour Maverick

Comme je l'ai vu récemment, je ne peux m'empêcher de comparer Public ennemies à Bonnie and Clyde. Deux histoires sur un couple de gangsters amoureux et populaires dans l'Amérique de la crise, ça se justifie. Et malgré tout le respect que je témoigne à Michael Mann, là, il s'est planté.

Planté sur le choix du numérique, si pertinent dans les nuits de Miami ou de Californie, mais tellement pas adapté au jour de Chicago. Ca ressemblerait presque à un film d'école parfois quand la texture de la pellicule rendait le film d'Arthur Penn si beau.

Planté sur le choix de Marion Cotillard et ses yeux de carpe. Mais c'est une habitude chez Michael. Les histoires d'amour n'ont jamais été les parties les plus réussies de ses (excellents) films. Ca quand même dû lui faire bizarre de tomber sur la Môme Cotillard après la sublime Gong Li. Et encore plus de tomber sur la faillite Marion après la Faye Dunaway, puant le sexe en Bonnie.

Planté sur le choix de son héros. Certes, John Edgar Hoover, le méchant du film, était une saloperie dans la vraie vie mais pas assez pour transformer John Dillinger en Robin des Bois. Il volait pour acheter des blousons en fourrure à sa pétasse. Il refusait l'argent des pauvres mais volait celui des banques. Euh, c'est pas pareil, au fait?

Planté sur la fin. J'ai pas vérifié si l'anecdote finale était véridique. Quoiqu'il en soit, elle est toute naze.

Sabordage pour Ripley +

Public ennemies est la confrontation du génie formel de M. Mann et d’une lassitude totale de l’auteur pour son sujet, le cinéma. Ne nous leurrons pas, il ne s’agit pas d’un film de gangsters, mais d’un film sur les figures imposées, contraintes, adorées, honnies du cinéma américain, d'où la pertinence de la comparaison de Maverick.
Tout le film repose sur cette tension entre les deux.

Michael Mann, immense réalisateur s'il en est, se saborde en faisant un film qu'il refuse littéralement de rendre intéressant. Je ne pense pas que le choix du numérique soit un problème. Je pense que c'est comme une déclaration de guerre au cinéma qui ressemble au cinéma. Et je trouve souvent le résultat très réussi, comme quand Christian Bale tremblote en allumant son cigare.

Il n'empêche le film est ennuyeux. Le scénario est d'un classicisme triste. Michael Mann ne se divertit plus au cinéma, et il ne nous divertit plus non plus, il n'a pas l'air d'aller bien du tout. Déception.

1 commentaire:

FrenchGirl a dit…

Autant j'aimé le film(en fait la partie sur les flics:la lumière,leurs flingues,la nuit,les personnages,le jeu minéral) autant je me demande toujours ce qui rend si intéressant aux yeux de tous Dillinger.Il n'est ni menacant, ni excitant,ni romantique,il est Johnny Depp(fade en badass et en amoureux)
Comme a dit un copain:Man aurait dû virer Cotillard(son personnage est un boulet dans le film) et inverser les acteurs principaux!