dimanche 12 juillet 2009

Who's that knocking at my door? de Martin Scorsese

++ Naissance d'un maître

Un film dans lequel un type lève une fille en lui parlant de La prisonnière du désert de John Ford ne peut être foncièrement mauvais. Ca n'ira pas plus loin dans la digression cinéphilique, défaut classique du jeune diplômé d'école de cinéma. Faut dire que c'est un futur maître derrière la caméra. A cette époque, Scorsese ne sait pas encore que quelques années plus tard, ce sont avec ses films que d'autres jeunes diplômés testeront leur cinéphilie.

Voir Who's that knocking at my door? 40ans après, c'est comme tomber sur de vieilles photos de famille. Toutes les bases de l'univers scorsesien sont déjà posées: audace formelle, sens du rythme et du montage, interrogations religieuses (catholiques dans le cas de Martin), gangstérisme, vie de groupe, Little Italy, BO haute qualité...

Martin Scorsese a alors les préoccupations d'un mec de son âge, accentuées par son éducation catholique. Fille d'une nuit ou pour la vie? Paraît que la scène où défilent des putes déshabillées sur une musique des Doors était une demande-express d'un producteur de films porno qui avait aidé à boucler le budget. Elle arrive comme un cheveu sur la soupe en plein milieu d'une discussion entre le personnage d'Harvey Keitel (déjà électrisant dans son premier rôle) et sa petite amie. Ca ajoute au côté expérimental de l'ensemble. Dimension déjà perçue à travers le début du film où s'enchainent sans dialogue une séquence de maman qui cuisine avec une autre de bagarre dans la rue. On ressort de la salle avec l'envie de se refaire toute la filmographie de Scorsese. Y a pire. Y a mieux?

Maverick

1 commentaire:

RIPLEY a dit…

Un kif de post.