samedi 10 mai 2008

Bienvenue chez les Cht'is, de Dany Boon


L'alcool, ça crée des liens (proverbe thaïlandais) --

Il fallait être obtu pour ne pas aller voir un film plébiscité par les français, même qu’il y en a qui n’étaient pas allé au cinéma depuis la Grande Vadrouille qui sont retournés au cinéma (ça a du leur faire un choc l’augmentation du prix de la place).

Bienvenue chez les Ch’tis est une galerie de personnages médiocres et un plaidoyer pour la médiocrité comme norme, sous couvert de bons sentiments.

Infamie qui fait que les gens du Sud sont des bouffeurs de bouillabaisse pleins de préjugés, corrompus et tire-au-flanc. Infamie des bons sentiments aussi (sans doute ce qui est le plus agaçant) où l’on apprend que les gens du nord sont comme les préjugés le laissaient augurer : alcooliques, limités intellectuellement (le choix d'un deschiens dans un rôle de deschiens), qu’ils ont pour occupation : manger, boire et aller au foot. Mais comme ils ont un bon fond et qu’ils sont plus accueillants que ne le veut la légende, on leur pardonne.

Je pourrais lister des paragraphes de choses déplaisantes dans ce film. D’abord ce n’est pas drôle, ensuite c’est mal joué (mention à Zoé Felix et à sa diction qui fait passer le Miel et les Abeilles pour une générale à la Comédie Française). Et puis c’est bizarrement filmé. Les visages souvent cadrés en contre-plongée en gros plan, ou de trois quart, ça rend les gens laids et asymétriques là ou on est censé toucher la beauté populaire. C'est plus la cour des Miracles que la peinture flamande...

Il y a aussi des choses choquantes en plus d’être déplaisantes. Là encore quelques exemples seulement. Le postier a le droit d'être bourré au travail car il a des problèmes de cœurs, le pauvre. Kad Mérad et consorts de la poste, entre corruption, dessous de table et bêtise crasse. Dany Boon-Casimodo, emblème de la France simplette et fière d’elle, s’en donne à cœur joie.
Bref ce n’est pas un bon film divertissant, et c’est un éloge malsain d’une France d’en bas paresseuse, recroquevillée sur son nombril régional, crispée à crever et successible à l’excès dès qu’on touche à son chez soi régional (dans le nord de carte postale, rien ne nous sera épargné, même pas les chars à voile).

Horriblement déprimant.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

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