vendredi 25 juillet 2008

Broken English, de Zoe R. Cassavetes

Mélancolie de la femelle occidentale, III, version ciné indépendant. +

Le cinéma indépendant à ses privilégiés, ses barons et ses passe-droits. C'est la première chose que je me dis en allant voir ce film. Le sujet n'aide pas, sujet de comédie romantique. Soit une new yorkaise trentenaire bien tassée, qui enchaine les histoires sans lendemain, et n'en peut plus de la pression sociale sur les célibataires et rêve quand même de trouver le prince charmant. Le jour ou elle n'y croit plus, Melvil Poupaud lui tombe dessus. Puis rentre en France, rebondissement...

Sauf que c'est pas si mal. Avec défauts et qualités du cinéma indépendant : une capacité à saisir des situations, des éléments de vécu terribles avec finesse et humour. Et ça marche, dans la salle les filles s'identifient plus à Parker Posey qu'à Carrie et ses copines sans familles (que c'est pénible la famille quand on est célibataire) de Sex and the City. Je suis moins convaincue par la fin, notamment le passage ou Parker Posey part chercher le frenchy à Paris, pour se trouver elle même. Pas très convaincue par un certain snobisme esthétique, qui consiste à donner au film un look de film indépendant new-yorkais...
Et bien sûr, je suis moins convaincue encore par la morale façon "osons les grandes histoires d'amour, ça ne dépend que de nous". Ça me gêne toujours quand on vous explique que si vous êtes célibataires, c'est parce que vous n'avez pas assez fait votre introspection. Bref le cinéma indépendant a cette capacité critique très juste, mais comme, dans ce cas précis, il est embourgeoisé à crever, il tombe dans ce travers conservateur qui nous rappelle qu'on a peut être un problème.
La discussion entre Parker Posey et Geena Rowland (sa mère dans le film), et d'autres moments ajoutent cependant au débat avec 1000 fois plus de forces que ne le fait un 27 robes par exemple, et nous rappelle comme notre liberté (de femme) est récente, et difficile à gérer. Que l'assumer n'est pas facile, car le phénomène n'est guère répandu. La conscience de la liberté implique une responsabilité dont on se passerait bien parfois. Il faut tenir.

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