lundi 28 juillet 2008

L'incroyable Hulk, de Louis Leterrier

Gééééaaaaant vert ! ++

Le film de Louis Leterrier coche toutes les cases du bon blockbuster de l'été, mais pas seulement. A la manière d'Iron Man, en moins irrévérencieux, il nous plonge dans l'univers métaphorique des Marvell avec violence et moulte qualités de réalisation et d'interprétation.

Hulk est une monstruosité, portée par un scientifique qui fait tout pour que l'ignominieuse manipulation génétique qu'il porte ne tombe pas aux mains du gouvernement. Il est une métaphore, et en cela Letterrier rejoint Ang Lee, de l'altérité subie.
C'est aussi une vraie interrogation sur la responsabilité de la science, qui serait bateau et convenue si Edward Norton ne lui donnait pas tant de profondeur (car il est le scientifique qui s'est fait avoir), et que le scénario ne lui opposait pas la scientifique qui ne se rend compte de rien (Liv Tyler), et le scientifique prêt à tout pour pousser les limites de son art (Mr. Blue) et avoir un prix Nobel.

Tel Iron Man, Hulk, l'air de pas y toucher, pose des questions sérieuses et s'inscrit ici dans la tradition du comic, art accessible, déjanté et dialectique. Car à l'exception de Tim Roth- l'Abomination, mu par l'amour du combat seul, nul n'est prophète dans son histoire, et dans sa prise sur le monde. Il en découle une instabilité totale, dans la manière de filmer aussi, dans l'issue de chaque situation, qui rend le film surprenant et agréable.

Fort de la nécessité de se parer de nouvelles prouesses techniques (il s'en est passé depuis Spiderman), de se rapprocher de l'univers de la BD (personnages duaux, nuages de fumées, sillons d'un film à l'autre), le Marvell trouve son style, divertissant à l'extrême (ah le combat final!) et c'est plutôt une bonne nouvelle.
Les aléas romantiques interminables de Spiderman, concessions au grand public, se tarissent, et les temps morts laissent plus de place à l'observation des aspérités des personnages. Il reste bijou en forme de cœur qui fait des allers-retours symboliques, dans l'esprit du comic. Il faudrait ne pas avoir de cœur pour ne pas être ému par le médaillon de la petite fille malade de l'homme des sables dans Spiderman auquel il fait écho. Le Marvell a trouvé ses motifs, son langage, ça donne envie d'en voir plus, vivement les suites.

PS : Tim Ross est d'une classe dingue.

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