mardi 14 avril 2009

Ponyo sur la falaise, de Hayao Miyazaki

Poisson d'avril +

Dire du mal de Miyasaki ça ne se fait pas. J'ai essayé. Autant faire l'apologie de la peine de mort ou de la vente libre des armes à feu dans les écoles primaires. Pourtant je n'ai pas aimé Ponyo sur la Falaise.

Ponyo sur la Falaise est un mix entre la petite sirène, un épisode du collège foufoufou et la Belle et la Bête. A savoir une poisson rouge un peu humaine, un peu sorcière, tombe amoureuse d'un petit garçon. Le père, qui méprise les hommes pollueurs et mauvais, n'est pas d'accord. Alliance contre nature. Amour innocent plus fort que tout.

Je ne connais pas bien l'œuvre de Miyasaki, mais suffisamment pour déplorer l'absence d'un méchant ici. Au début j'aimais bien le personnage du père, un peu sorcier, mais il passe d'effrayant à ridicule en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.

En fait j'ai passé une grande partie du film à me demander de quoi ça parlait. Au début on pense à l'écologie, j'avais bien aimé Nausicaa de la vallée du vent sur le sujet, avec le spectre de la reconquête du monde par la nature agonisante. Ensuite j'ai pensé à l'éloge de la différence. Un couple improbable composé d'un enfant (Sosuke) et d'un poisson rouge. Tous deux sont élevés par des parents "séparés" à leur manière. Tous deux ont des mère fortes, capables, dédiées au autres (l'une déesse de l'océan, l'autre intrépide maman qui n'a peur de rien). Et des pères absents. De là à en faire un sujet sur l'identité sexuelle il n'y avait qu'un pas.

Des grosses larmes roulent dans les yeux des enfants; des personnes âgées se lèvent de leurs fauteuils roulants et marchent. Que la magie est jolie ici, qui résout les problèmes, réunit familles et amoureux. Les gens applaudissent à la fin dans la salle. Le style Miyasaki est là, pâte onirique et enfantine, matériaux de contes pour les grands, extrait de rêve et poudre de subconscient. Visqueux, magnifique, organique (sauf les humains), bref reconnaissable à la première minute. Je me risque à un "inchangé depuis 1982".

Le bobos m'en veulent à mort, vite, vite, comme Ponyo et Sosuke, je m'enfuis avant de me faire lyncher par les vagues géantes.

Il y a 7 ans, je gravissais la pyramide de la Lune à Teotihuacan, au Mexique. Arrivée en haut je pense aux Cités d'Or, je ne suis pas la seule, des français hurlent le générique de cette extraordinaire coproduction nippo-franco-israélienne qui, en plus nous faire chanter, nous parlait abondamment des civilisations précolombiennes. J'ai eu une pensée émue pour eux hier.

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