lundi 19 janvier 2009

Fados, de Carlos Saura


Carton pâte - -

Sur le papier c'était un film à ne pas rater. Carlos Saura, et le fado. Le fado, comme le tango, comme la cumbia, comme le klezmer, il faut avoir un morceau de titane à la place du cœur pour ne pas aimer. Dans la question humaine, il y a avait un fado assez incroyable qui m'avait marquée.

Il ne faut pas aller voir Fados, c'est une mauvais film. D'ailleurs ce n'est pas un film. Saura enchaine les morceaux (pourquoi pas). Il a invité ses artistes sur un plateau TV et les clippe chacun à leur tour, plus comme Pat Le Guen que comme Abel Ferrara. Il ajoute une mauvaise troupe de danseurs dans des costumes aberrants qui gâchent la musique en se trémoussant avec exagération et manière. Comme si Saura voulait donner la légitimité de la danse contemporaine à un art éminemment populaire, mais que faire s'il n'est pas à l'aise avec son sujet? Les morceaux choisit sont inégaux et n'obéissent à aucune typologie (géographique, chronologique...). Bref le film prend par moment des allures de le Roi Soleil, et la rapport à la caméra est malsain, qui supporte à peine certains chanteurs, en fait des tonnes sur les autres. Tout est Kitch, les chanteurs passent à la trappe et les mauvais danseurs semblent nous donner un interminable spectacle de fin d'année.

C'est dommage car j'aime bien le fado. L'extrait que j'ai gardé du film, ci-dessous, bien que dans un décor, est un peu plus conforme à l'esprit du fado. Le fado se chante dans un bar, ou chacun à son tour se lève, déverse son vague à l'âme sur la communauté qui l'applaudit, puis se rassoit et se sent un peu mieux. C'est exactement le même fonctionnement que les alcooliques anonymes, on y croise toutes les générations, toutes les classes, tous les motifs de la tristesse et ça fait du bien.

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