vendredi 9 janvier 2009

Tout sauf en famille, de Seth Gordon

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Plus nul que l'affiche, il y a la traduction de "Anywhere but home", qui donne "Tout sauf en famille". Mais ne vous y fiez pas, voilà une comédie de qualité.

Saluons d'abord le postulat qui fait des héros de la comédie de Noël un jeune couple qui refuse l'esclavage familial, et qui vivent pour leur plaisir, refusant mariage et enfant. Pour faire passer la pilule et éviter 4 Noëls (les enfants de divorcés comprendront), ils font semblant de faire de l'humanitaire pendant les fêtes. Mais voici que leur alibi tombe à l'eau et qu'ils doivent enchainer les réunions de famille.
Confrontés à leurs familles, névrosées par essence, ils s'exposent leurs blessures d'enfance, en surmontent certaines, en acceptent d'autres, et finissent par se voir autrement. Le piège est que cela leur permet d'aller vers la "normalisation" tant redoutée, morale trop attendue et puritaine.

Mais il n'y pas que la morale dans la vie, et c'est très drôle, bien écrit, bien joué (Vince Vaughn est décidément un mec marrant, même dans un rôle un poil antipathique) et plutôt corrosif sur la famille.
Si la liberté romanesque est contrainte pas la bienséance, la liberté de ton est acide.
La famille est une souffrance plus ou moins bien vécue, ni parents, ni frères et sœurs n'épargnent de leurs jugements, certitudes, altérité pénible...comme nous ne les épargnons pas nous non plus. Car le film est presque aussi fin dans l'analyse que lourd sur les blagues de vomi. Le violent frère de Vince Vaughn, John Favreau, en catcheur amateur beauf qui terrorise son frère, communique milles fois mieux avec son épouse décérébrée que ne le font le couple star, et ainsi de suite...

Pour un premier film c'est donc prometteur et Robert Duvall, comme toujours mais plus encore, déchire.


Chirurgie & Cie :
Reese Witherspoon a de toute évidence changé de forme de visage.
Il n'est pas possible de ne pas vieillir, par contre, au delà d'un certain âge, on peut changer de visage, c'est ce qu'a fait Nicole Kidman. Après tout pourquoi pas ? les actrices n'ont guère le choix pour travailler au delà de la quarantaine.
Le cas de Reese Witherspoon est bien plus préocupant car elle a 32 ans et dans ce film, aucun rapport avec le visage de la June Carter qu'elle incarnait dans Walk The Line. Qu'une actrice bankable qui n'a pas de problème pour travailler se retire toute aspérité caractéristique, se normalise au possible est triste. On se rappelle qu'elle a produit et soutenu Pénélope, pénible pamphlet sur la beauté intérieure...apparemment elle n'a pas été convaincue par son film.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Nom de nom... alors, comme ça c'était elle qui jouait dans Walk the Line... l'ai pas reconnue... elle a vraiment mis sa tête dans un étau pour en sortir toute compressée comme ça...
sinon, assez d'accord sur la critique ;o)
ps: c'est pas un premier commentaire qui déchire ça ?!?

RIPLEY a dit…

Si ça déchire. Aucun doute non plus sur la seule personne au monde qui utilise l'expression "nom de nom". lol.