mercredi 5 mars 2008

La Famille Savage, Tamara Jenkins

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C’est un joli petit film qui traite d’un sujet sérieux et douloureux. Un frère et une sœur de la quarantaine doivent prendre en charge un père vieillissant et dément qui les a plus ou moins abandonnés. Il affleure avec une certaine délicatesse l’idée qu’on n’arrive pas à se construire quand on n’a pas réglé ses problèmes de filiation, et qu’une fois ceux-ci réglés on peut en avoir beaucoup d’autres quand même. La photographie est belle et mélancolique (générique du début incroyablement surprenant), la musique déroutante et originale.

Ce qui m’a surtout plu c’est la manière dont la famille est abordée, entre le frère et la sœur, avec leurs complicités, leurs non-dits, leurs références communes et leur amour discret. Tamara Jenkins montre des liens indéfectibles, certains sont connus : un souvenir, un rejet commun du père, une rivalité littéraire. D’autres sont impalpables même par les intéressés
(une capacité au pétage de plomb, la peur de s’engager, de réussir, le manque de confiance en soi).

Enfin, Philip Seymour Hoffman est décidément un acteur éblouissant de justesse, on est heureux de le voir souvent ces temps-ci, dans 7h 58 ce samedi là et La famille Savage, mais aussi en deuxième rôle dans la Guerre selon Charlie Wilson auquel il offre l’essentiel des scènes comiques qui ne sont pas basées sur des blondes à gros seins.

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