mercredi 4 juin 2008

27 robes, de Anne Fletcher



Mélancolie de la femelle occidentale (II) - -

La comédie romantique a des règles simples, et un très fragile équilibre d’humour, de rythme, d’interprétation et d’écriture qui a pour but d’en faire un bon divertissement.
27 robes ne trouve pas cet équilibre avec un scénario pas plus débile qu’un autre : comment la fille qui passe sa vie à être sympa et à organiser le mariage de ses copines trouvera t elle le temps de trouver l’amour ? J’aimais pourtant l’idée que les gens trop gentils cachent quelque chose d’inavouable, une insécurité dont il convient de se débarrasser.
Mais ce n’est guère de cela dont il s’agit d’ici. Il s’agit du triomphe du romantisme neuneu et terne des années 1950. Mais voici que l’héroïne se lâche, se rebelle contre sa saleté de sœur, pour replonger dans la niaiserie abyssale que symbolise le chemin vers l’autel. 1H 35 de plaidoyer pour l’amour véritable et éternel, hors du mariage point de salut, et bien sûr il faut nous préciser que quand elle couche le premier soir ce n’est pas son genre (on s’en serait douté).
Je n’ai rien contre la monogamie, qui existe chez d’autres espèces animales que la notre (5 % des mammifères, les crevettes, et 90 % des oiseaux). Mais si ce n’est pas une chimère de dire que l’on peut aimer un seul être toujours, c’est une aberration que ce soit la seule préoccupation d’une jeune femme moderne, passionnée depuis sa tendre enfance par la perfection de cette recherche et de sa matérialisation, le mariage.
C’est toujours malhonnête de dire « le film ne parle pas de ça », je ne suis pas allée voir un film ou une jeune New Yorkaise trouve le vaccin contre le virus Ebola, et l’amour. Mais c’est machiste de rendre aussi sympathique, grâce au charme gigantesque de Katherine Heigl-Jane notamment, une jeune névrosée qui est enterrée dans le schéma obsessionnel et pathologique suivant : mon rêve d’amour blanc et pur est ma raison de vivre (puisqu’il est fondu dans son projet professionnel, elle est amoureuse de son patron). Et là, Anne Fletcher ne recule devant rien. Son héroïne est drôle, belle, gentille, orpheline de mère, flanquée d’une sœur vénale, fille facile et blonde, Jane-Katherine aime la nature et les animaux et son intégrité (vis-à-vis de ses idées et de ses convictions) est totale. Preuve de pathologie aigue : Jane se rebelle contre sa sœur quand celle-ci défigure la robe de la défunte mère, car surtout, surtout, rien ne doit changer, jamais.
Complètement réac.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Kawaii... <3