lundi 30 juin 2008

Un Conte de Noël, d’Arnaud Desplechin.

La Famille Adams +++

Deux semaines sans écrire une ligne sur ce film que j'avais pourtant apprécié.

Et puis j’ai passé un week-end en famille et tout s’est éclairé.

La famille est une névrose, d’autant plus tentaculaire qu’elle est transgénérationelle et horizontale (les frères, les sœurs). On est toujours trop aimé ou pas assez. Il en ressort l’impossible survie d’un moi épanoui, car biaisé très tôt, avant la naissance parfois (comme pour Matthieu Almaric ici), par une position préétablie. La famille est un problème mathématique, comme évoqué via le personnage du beau frère lauréat de la médaille de Phills (et il faut au moins ça !). Car il est un enchevêtrement de « moi », régis par des problèmes avec les autres « moi » avec des échelles qui varient pour chaque confrontation entre deux, entre trois, et ainsi de suite. J’ai aimé la description quasi scientifique de la somme des séquelles, avec plusieurs séquences marquées volontairement par des écrans qui indiquent quel sujet (d’expérience…) est abordé dans ce qui suit. Ce sont les chapitres du conte, mais aussi le découpage de l'expérience à laquelle nous assistons.

Un film curieux donc mais intriguant comme un article de Sciences & Vie, loin des jugements de valeur sur l’amour filial. Desplechin ne dit pas du mal de la famille, il raconte « la famille », éprouvante et constructrice. Elle est d'autant plus pénible et raisonnante, qu’à grand coup de problématiques génétiques, Despechin nous martèle que tout est joué d’avance, même pour ceux qui pensent bousculer un peu « l’ordre familial ». Tant de lucidité apaise.

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