mercredi 4 juin 2008

My father, my lord, de David Volach


Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit + + +

C’est difficile de se dire que c’est un premier film tant il est achevé esthétiquement. Tant il est cohérent, tant il est fait avec intelligence et humanité.

L’Humanité est ici le débat entre la loi divine que l’on ne comprend pas toujours, et une forme d’ « aristocratie de la conscience » qui consiste à se dire que ce qu’on ne comprend pas a sans doute une fin, une raison. Dans cette famille orthodoxe israélienne, le père tente de faire régner cette aristocratie de la conscience, et son petit garçon a bien du mal à la comprendre. Ce n’est pas un film que l’on peut raconter, et ses silences, se respirations et ses lenteurs qui ne sont jamais lourdes en sont la preuve.

C’est ce qui n’est pas dit qui est le plus intéressant, le rapport entre les parents, qui parlent avec leur sourire quand ils n’ont plus le droit de parler après la prière du soir, le regard de l’enfant sur le monde extérieur par les fenêtres de l’école et du car, la foi de la prière, ou l’on est seul avec Dieu. Le père, à l’image du Dieu de l’ancien testament, exigeant et aimant, dur et trop lourd à porter bien souvent.

C’est un film très touchant qui part d’un monde qui semble clos et refermé sur lui-même pour aborder frontalement la plus universelle et infinie des douleurs. Volach réussit avec pudeur et talent.

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