lundi 18 mai 2009

Rachel se marie, de Jonathan Demme

Les 7 familles ++

De l'œuvre de Jonathan Demme, c'est sans doute Le silence des agneaux qui passera la postérité. Et c'est très bien comme ça car c'est un super film. Déjà dans les années 1990, Hannibal remuait ses raisonnements tortueux dans l'enfance de Jodie Foster, redonnant à la psychanalyse son premier grand rôle-titre au cinéma depuis La maison du Docteur Edwardes. Alors quand Demme plonge la caméra dans le marasme des traumatismes familiaux, ce n'est pas si étonnant, même si, pour être juste, il lui crée une esthétique très spécifique, verdâtre et réussie.

Rachel se marrie, film ultra pathétique sur les névroses familiales, s'en sort plutôt bien.

Ce n'était pas gagné car Anne Hathaway dans le rôle-affiche est inégale, parfois très juste, et parfois dans un surjeu pénible qui convient mal au genre "indépendant et intimiste". Le scénario est bien écrit, la caméra bancale est intégrée assez habilement (on est en plein préparatif de mariage ou en plein mariage. Du coup, le spectateur trouve cela assez normal), et c'est très bien joué. Demme se balade dans les regards des enfant devenus grands vers les parents devenus vieux avec beaucoup de dureté et de tendresse en même temps.

Rachel se marrie complète très bien Les 7 jours, Un conte de Noël, L'heure d'été. La recherche occidentale cinématographique triture la souffrance familiale avec plus ou moins d'aigreur, de process scientifique, d'envie goulue de catharsie.

Ici, la famille américaine modèle progressiste en prend pour son grade. Car elle ne peut se soustraire aux drames nés dans la famille. Un constat qu'il est bon de faire de temps à autre. Régurgitation des individus où certains cherchent malgré tout le bonheur. On y passe pas forcement un bon moment même si on est content d'y être allé. La famille quoi !

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