lundi 4 mai 2009

X-Men Origins Wolverine, de Gavin Hoods

Heavy metal +++

Il y a quelque chose de splendide à l'idée de connaître, enfin, par le menu, ce qui est arrivé à ce grand garçon énigmatique, mystérieux mutant velu des joues, indispensable aux 3 précédents épisodes, Logan, dit Wolverine.

Magie du cinéma, tant on nous dit tout, qui nous rattrape par le collet, car ne l'oublions pas, le garçon est amnésique, cela restera donc entre nous. Voilà un rapport inédit à un personnage fascinant. Qui l'oblige à se dépasser à chaque instant pour nous faire oublier ce terrible paradoxe. Après le film nous serons tout seul. Pendant nous serons des millions. Depuis le générique, où défile l'histoire de deux garçons, deux frères mutants, qui traversent les guerres et les époques ensembles. Superbe générique fait d'images figées et d'accélérations à travers le temps.

Car l'ignoble "Dents-de-sabre" n'est autre que le frère de Wolverine ! Et Liev Shreiber est parfait dans ce rôle de brute sanguinaire qui soulève la sympathie des enfants mal aimés.
C'est ça la deuxième innovation du film. La métaphore des frères pour traiter la question de la différence. Car la série X-Men ne parle que de ça, depuis le tout premier épisode, qui commence par un flash back sur Magneto enfant à Auschwitz. Les X-Men sont différents. Donc ils font peur. Donc certains leur voudront du mal. Alors que faire ?
Magneto opte pour la guerre préventive.
Xavier incarne la voie de l'acceptation, du dialogue.
Les pratiques du gouvernement et de la population laissent à penser que c'est Magneto qui a raison.
Dent de Sabre, déçu par l'armée, se rangera derrière Magneto, Wolverine, amnésique, derrière Xavier. Xavier est le gentil mais Magneto est rudement plus sympathique et convaincant.
A la fin du film, Dent de Sabre dit à Wolverine, que leur fraternité les liera toujours même si tout les sépare idéologiquement.
Le débat est légitime, la violente différence entre les frères est même leur plus grande preuve d'humanité. C'est un peu comme quand Albert Cohen fait revendiquer à Solal le droit pour le juifs d'être malhonnêtes, violents, hors la loi. Ce n'est pas bien, certes, mais c'est normal, et pour ne plus être des "autres" il faut être comme la majorité. Avec des bons, des mauvais, des violents, et des héros au grand cœur comme Wolverine.
Je ne sais pas si c'est sacrilège de comparer Cohen à Gavin Hoods mais il me semble ça parle de la même chose sur ce point. Le duo Dent de Sabre / Wolverine fait des mutants des gens comme les autres car la métaphore des frères est profondément humaine. Le film récupère ainsi la fonction parabolique des Comics, et c'est très intéressant quand c'est comme ça le cinéma.

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